Vertere (Número 3 – Año 2001)

ISBN: 84-95099-36-5 – Nº 3/2001
EDITAN Y EVALÚAN Diputación Provincial de Soria y
Ediciones Universidad de Valladolid (EDUVA)

MARIANO GARCÍA LANDA

Teoría de la traducción

Por primera vez se presenta una teoría de la traducción completa, que no sólo explica el habla traductora sino que resuelve el problema de la «equivalencia» en traducción, lo que el autor consigue gracias a un aparato conceptual que permite saber cómo y por qué este texto es una traducción de este otro texto. Se escribe mucho hoy día sobre la traducción pero nunca se había intentado resolver ese problema, aunque ha habido voces que lo han echado de menos. El libro alude también a la historia de la traducción en el siglo XX, para explicar su explosión. Miles y miles de intérpretes y traductores trabajan hoy en la sociedad planetaria, que el autor nos presenta como la República de la Traducción. Traducir e interpretar no eran profesiones antes del siglo XX, ahora lo son, con sus asociaciones profesionales, sus federaciones internacionales, sus congresos, sus centros, escuelas, facultades, donde se enseña a traducir e interpretar, y sus centenares de revistas especializadas en todos los aspectos de esa doble actividad. Pero hasta hoy no hay un acuerdo sobre lo que hay que enseñar ni sobre cómo enseñarlo porque no hay una ciencia de la traducción en que basar esa enseñanza. Esta teoría de la traducción quiere poner la primera piedra de esa ciencia creando un sistema de conceptos iniciales en los que se puedan basar los estudios particulares. El autor presenta además las «vibraciones filosóficas e históricas» del asunto de la traducción, lo que amplía la manera de vislumbrar su esplendor.

 


 

 
Materia destacada Thema:   CFP : Traducción e interpretación
Materia destacada IBIC:    CFP : Traducción e interpretación
Materia IBIC:   CF : LINGÜISTICA
 

 


MARIANO GARCÍA LANDA estudió Derecho en la Universidad de Valladolid, Derecho Comunitario en la Universidad de Turín (Italia) y filosofía y matemáticas en la Universidad de Gotinga, Baja Sajonia, Alemania, antes de entrar en la profesión de intérprete de conferencia en Londres desde donde irradió por todo el planeta interpretando en conferencias internacionales. Fue también intérprete en el Fondo Monetario Internacional en Washington, D.C. A los diez años de ejercer, escribió en París una tesis doctoral sobre la interpretación de conferencias que sostuvo el 14 de junio de 1978, siendo el primero en recibir el título de Doctor en Ciencias y Técnicas de la Interpretación y de la Traducción por la Sorbona, título que se acababa de crear. Ha publicado varios artículos y monografías sobre la teoría de la traducción, y una novela filosófica, La libertad, Seix Barral, Barcelona, 1977. Desde los 22 años vive en el extranjero, que ya no es para él sino su casa. Considera peligroso para la salud mental vivir en un sólo país porque la perspectiva es muy reducida.



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PRÉFACE
 
 
J’ai connu Mariano García-Landa à l’hiver 1976. À l’époque, nous préparions tous deux nos thèses de doctorat à la Sorbonne-Nouvelle. Nous fréquentions assidûment les cafés parisiens, moins pour prendre un verre que pour poursuivre les discussions entamées dans les séminaires de l’École Supérieure d’Interprétation et de Traduction. Mariano nous éblouissait par sa verve, son humour décapant et surtout par l’étendue de sa culture, de ses lectures et l’originalité de ses idées. Et des idées, cet esprit curieux et renseigné en avait sur tous les sujets. Son petit côté «iconoclaste» ne nous déplaisait pas non plus. Nous ne pouvions pas rester indifférents à ses prises de position, si tranchées fussent-elles, pas plus qu’à ses jugements, parfois cinglants, sur certains auteurs ou des ouvrages soumis à notre jugement critique.

Il faut dire que, de vingt ans notre aîné, Mariano avait quelques longueurs d’avance sur nous. Bien avant la création des programmes d’échanges Erasmus, il avait, en bon citoyen européen, étudié en Espagne, en Italie et en Allemagne. Il était, en effet, déjà titulaire d’une Licence en droit, de l’université de sa ville natale, Valladolid, et d’un Diplôme de l’Institut des Hautes Études, de l’Université de Turin. Il avait aussi étudié la philosophie à Goettingen. En 1976, il s’était inscrit, tout comme moi, à Paris, au tout nouveau Doctorat en Sciences et Techniques de l’Interprétation et de la Traduction, créé l’année précédente.

Nous partagions une conception commune de la traduction. Mes intérêts se sont orientés vers la pédagogie, puis l’histoire de la traduction. Lui, s’est toujours passionné pour la théorie. C’est un théoricien dans l’âme. Il aime aborder les problèmes avec le recul de l’intellectuel qui cherche à démêler des nœuds gordiens, à synthétiser une pensée. J’ai vite compris qu’il aurait des choses importantes à dire dans son champ de réflexion. Ce qu’il avait à dire, il l’a écrit dans plusieurs articles parus dans des revues spécialisées et autres publications.

Le livre que nous tenons entre les mains est à la fois une synthèse et la décantation de sa pensée qui a mûri au cours des vingt-cinq dernières années. Il s’agit d’une construction théorique personnelle de la façon dont l’interprète et théoricienne Danica Seleskovitch a conceptualisé le sens en interprétation. La manière dont il présente le concept de «Parole» mérite de retenir l’attention des chercheurs. Son hypothèse ne manque pas d’originalité. Lui-même la présente modestement comme un modus res considerandi, une façon parmi d’autres d’envisager la question. En toute probité intellectuelle, il ne cherche pas à occulter les aspects problématiques de son édifice théorique. C’est pourquoi il ne ferme pas la porte à la discussion et se montre ouvert à la critique. Son livre renferme implicitement une invitation à approfondir les hypothèses qu’il avance, car il ne prétend pas être le dépositaire de la vérité.

En posant comme hypothèse de départ que la parole est un système perceptuel, il arrive à expliquer la notion capitale d’équivalence. Jamais jusqu’ici un théoricien n’avait pu démontrer non pas l’existence de l’équivalence, mais «comment» elle se produit. Dans un article publié en 1997 dans Target (vol. 9, nº 2, p. 207-233), Sandra Halverson avait constaté qu’aucune théorie de la traduction à sa connaissance n’explique pourquoi et comment on peut dire que ce texte-ci est la traduction de ce texte-là. Si l’on conçoit la parole comme un système perceptuel, il faut admettre qu’il y a nécessairement une différence entre les «signaux» (les formes linguistiques, concrètes, matérielles) et les «percepts» (le sens, abstrait, immatériel). Il devient donc possible de parler d’une «identité perceptuelle» entre ce que voulait dire l’auteur du texte original qui produit une «perception» chez le traducteur/lecteur et ce que ce dernier a compris. Il y a équivalence entre les formes linguistiques de l’original et de la traduction si existe cette identité entre les percepts. En fait, cette découverte est le fruit de la réflexion d’un collègue interprète et ami de l’auteur, Sergio Viaggio, qui s’est inspiré des concepts de la théorie présentée dans le présent ouvrage. C’est pourquoi l’auteur a nommé cette relation d’identité le «principe de Viaggio».

Un autre aspect qui nous apparaît comme véritablement neuf dans la contribution de Mariano García-Landa, ce sont les conséquences philosophiques qu’il dégage de sa théorie. L’auteur présente, en effet, la traduction comme révélatrice de la vraie nature du langage. La traduction est vue comme un «acte de Parole» avec, évidemment, ses deux versants, l’un oral, l’autre textuel, mais, et c’est ici qu’il innove, il pousse la réflexion un peu plus loin et trace une ébauche de l’histoire de la Parole. Ce faisant, il se révèle un théoricien moderne, car il est désormais acquis en traductologie qu’on ne saurait concevoir la théorie de la traduction sans l’aborder dans une perspective historique. Son ébauche présente le grand mérite de tenir compte des avancés récents en histoire du langage, champ de recherche encore peu exploré. Puisant chez certains philosophes contemporains, dont Ortega y Gasset, Heidegger, Wittgenstein, Ricoeur, et s’appuyant sur les travaux de J. R. Searle sur la philosophie du langage, l’auteur défend la thèse que la Parole crée la réalité sociale. C’est dire à quel point sa vision théorique élargit le champ de la théorie de la traduction. Cela nous laisse même par moment quelque peu songeur… L’ouvrage que nous tenons dans les mains serait-il l’œuvre d’un rêveur? Mariano García-Landa se dit convaincu que les interprètes et les traducteurs exercent en ce XXIe siècle naissant la profession la plus importante qui soit car, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, toutes les langues des hommes cohabitent et interagissent les unes sur les autres. Nous sommes parvenus à l’âge d’or de la traduction.

Nous vivons dans ce qu’il appelle magnifiquement la «République de la traduction». Selon l’historien anglais Geoffrey Barraclough et d’autres penseurs, nous baignerions depuis un siècle tout au plus dans un nouveau contexte historique, contexte dont nous n’avons pu prendre réellement conscience qu’avec le phénomène de la «mondialisation». Dans ce nouveau contexte de vie planétaire, tous les passés de l’homme, toutes les civilisations, toutes les cultures, tous les peuples et toutes les langues s’entremêlent et ne peuvent plus ni s’ignorer ni s’isoler. Dans ce gros village planétaire (le fameux global village de Marshall McLuhen), toute velléité d’autarcie, toute tentative de repli sur soi risque d’avoir pour conséquence à court terme la marginalisation, à moyen terme la stagnation économique et culturelle et à long terme la disparition pure et simple. Tous les groupes humains sont condamnés à être sociaux, c’est-à-dire interdépendants, et progressifs, c’est-à-dire réceptifs au progrès, même si ce mot n’a pas le même sens pour tous et que toutes les collectivités ne progressent pas de la même manière.

Faut-il s’étonner dès lors de l’essor extraordinaire qu’ont connu les professions d’interprète et de traducteur au cours du XXe siècle? Bien que pratiques multi-millénaires, l’interprétation et la traduction n’ont vraiment accédé au rang de «professions» à part entière que très récemment. Un grand nombre d’associations professionnelles et de centres de formation ont vu le jour dans le sillage de cette reconnaissance. On compte aujourd’hui par milliers les interprètes et les traducteurs qui travaillent pour des organisations internationales, des organismes privés ou des entreprises commerciales de tout genre. Ce phénomène est propre à notre siècle, nous avons tendance à l’oublier.

Nous vivons donc désormais dans la République de la traduction, nous dit l’auteur. Et il n’est pas difficile de s’en convaincre. Imaginons un seul instant que tous les interprètes se taisent et que tous les traducteurs déposent leur stylo ou éteignent leur ordinateur. La planète tout entière serait paralysée. CNN serait vite acculé à la faillite. Les interprètes et les traducteurs sont des domestiques dont on ignore la présence, mais dont on ressent l’absence. Dans le premier châpitre intitulée «La traduction au XXe siècle», l’auteur étaie son point de vue en montrant pourquoi nous assistons actuellement à l’explosion planétaire des professions d’interprètes et de traducteurs dans ce que G. Barraclough appelle le new world. Nietzsche, le visionnaire, avait déjà eu l’intuition de ce nouveau monde dès 1880. Victor Hugo aussi, lui qui écrit dans Les Châtiments (1853) :

O République universelle,
Tu n’es encor que l’étincelle,
Demain, tu seras le soleil.

République universelle : République de la traduction. L’équation est tentante. Interprète et traducteur de métier depuis une bonne trentaine d’années, Mariano García-Landa la fait sans la moindre hésitation. À ses yeux, interprètes et traducteurs sont, à notre époque, absolument indispensables au bon fonctionnement de la société planétaire. Il voit même en eux le Surhomme de Nietzsche : au-dessus du cloaque où débouchent tous les passés de l’homme, y compris les vieilles idées, comme celle de l’état national, le Surhomme pose une planche pour atteindre l’autre rive où commence vraiment l’ordre juridique planétaire, la République Universelle. Et si ce Surhomme c’était les interprètes et les traducteurs? se demande l’auteur. Vision réaliste? Égarement lyrique? Hypothèse farfelue? Le débat est ouvert. N’oublions pas que le présent ouvrage est à la réflexion traductologique ce que les mathématiques pures sont au calcul.

À Paris, je ne m’étais pas trompé : je pressentais que Mariano García-Landa aurait des choses importantes, voire singulières, à dire sur l’interprétation et la traduction. Puisse le lecteur ne pas se laisser distraire par les équations «algébriques» complexes qui émaillent le présent ouvrage. Puisse-t-il au contraire s’attarder aux véritables équations d’une pensée forte qui ose s’aventurer sur des sentiers peu fréquentés, tout en étant conscient des risques que cela comporte. L’avenir n’appartient-il pas aux audacieux? Oser c’est déjà progresser d’un pas.

JEAN DELISLE
Directeur École de traduction et d’interprétation
Université d’Ottawa (Canada)

 
 
 
 
 
 

PRÓLOGO

(Traducción de Mariano García Landa)
 
 
Conocí a Mariano García-Landa el invierno de 1976. En aquel entonces preparábamos los dos nuestra tesis de doctorado en la Sorbonne-Nouvelle. Por las noches, después de los seminarios de la Escuela Superior de Interpretación y de Traducción, solíamos ir todos a los cafés parisinos, no tanto para apagar la sed como para seguir hablando de los temas que habían surgido en los seminarios. Mariano nos deslumbraba por su facundia, su humor corrosivo, y, sobre todo, su enorme cultura, sus vastas lecturas y la originalidad de sus ideas. Había en él un algo de «iconoclasta», lo que tampoco nos parecía mal. No podíamos hacer caso omiso de sus ideas, por muy radicales que fueran, ni de sus pronunciamientos, a veces, deletéreos, sobre autores o libros que eran lectura obligatoria para la tesis.

Hay que tener en cuenta que Mariano nos llevaba veinte años, lo que le daba una cierta ventaja sobre nosotros. Mucho antes de que existiera el programa de intercambios Erasmus, Mariano había estudiado, ciudadano europeo que se sentía, en España, Italia y Alemania. Era licenciado en Derecho por la Universidad de su ciudad natal, Valladolid, diplomado del Instituto de Altos Estudios Europeos de la Universidad de Turín. Y había estudiado filosofía en Gotinga. En 1976 se había inscrito en París como yo en el Doctorado en Ciencias y Técnicas de la Interpretación y de la Traducción, creado el año anterior.

Teníamos la misma visión de la traducción. Luego, yo me dediqué a la pedagogía y luego a la historia de la traducción. El, a lo suyo, que es la teoría. Este hombre lleva la teoría en la sangre. Contempla los problemas con la distancia del intelectual que intenta deshacer nudos gordianos, llegar al corazón de las ideas. Comprendí muy pronto que un día diría cosas importantes en su campo de reflexión. Y lo ha venido diciendo a lo largo de varios artículos publicados en las revistas especializadas y por otras partes.

El libro que tenemos en las manos es a la vez una síntesis y la sublimación de su visión, que ha venido madurando en los últimos veinticinco años. Se trata de una construcción teórica personal de la visión del sentido que nos dio la intérprete y profesora Danítsa Seléskovitch. La manera en que él presenta el concepto de «Habla» merece la atención de los investigadores. Su hipótesis no carece de originalidad. El mismo la presenta modestamente como un modus res considerandi, una manera entre otras de ver las cosas. Y haciendo gala de integridad intelectual, no oculta los aspectos problemáticos de su edificio teórico. No cierra la puerta al debate y ofrece su flanco a la crítica. Su libro es una invitación implícita a ahondar sus hipótesis porque no se considera el depositario de la verdad.

Al formular la hipótesis de que el habla es un sistema perceptual, consigue explicar la noción capital de equivalencia. Hasta la fecha ningún teórico había ni siquiera intentado explicar, no la existencia de la equivalencia, sino «cómo» se produce. En un artículo publicado en 1997 en Target (vol. 9, nº 2, p. 207-233), Sandra Halverson comprueba que ninguna de las teorías de la traducción que conoce explica por qué ni cómo se puede decir que este texto es la traducción de ese otro texto. Si vemos el habla como un sistema perceptual, nos vemos obligados a admitir que hay una diferencia entre las «señales» (las formas lingüísticas, concretas, materiales) y los «perceptos» (el sentido, abstracto, inmaterial). En cuyo caso es posible hablar de una «identidad perceptual» entre lo que quería decir el autor del texto original y lo que el traductor/lector han «percibido». Y habrá equivalencia entre las formas lingüísticas del original y de la traducción si existe esa identidad entre los perceptos. De hecho, este descubrimiento se debe a un colega intérprete y amigo del autor, Sergio Viaggio, desarrollando los conceptos de la teoría que se presenta en este libro. Por ello, el autor ha bautizado esta solución al problema de la equivalencia con el nombre de «principio de Viaggio».

Otro aspecto que nos parece verdaderamente nuevo en la contribución de Mariano García-Landa, son las consecuencias filosóficas que extrae de su teoría. El autor presenta la traducción como reveladora de la realidad del lenguaje. Traducir es hablar, el habla traductora sucede en un «acto de habla» del traductor, en sus dos vertientes, oral y escrita. Y de aquí parte el autor para llevarnos por la historia del Habla, revelando su modernidad puesto que hoy sabemos que no se puede concebir una teoría de la traducción sin una perspectiva histórica. Su argumentación tiene en cuenta los recientes progresos en la historia del lenguaje, terreno hasta la fecha poco explorado. Partiendo de filósofos contemporáneos, como Ortega y Gasset, Heidegger, Wittgenstein, Ricoeur, y, apoyándose en los trabajos de J. R. Searle sobre la filosofía del lenguaje, el autor defiende la tesis de que el Habla crea la realidad social, lo que revela hasta qué punto su visión amplía los horizontes de la teoría de la traducción. Lo que a veces nos deja un tanto pensativos… ¿Será ésta la visión de un soñador? Mariano García-Landa dice que los intérpretes y los traductores ejercen, en este siglo XXI que inauguramos, la profesión más importante porque, por primera vez en la historia de la humanidad, todas las lenguas del hombre conviven y se mezclan. Hemos llegado a la Edad de Oro de la traducción.

Vivimos en lo que el autor llama con grandilocuencia la «República de la Traducción». Cita al historiador inglés, Geoffrey Barraclough, y a otros, que pretenden que vivimos, desde hace un siglo al menos, en un nuevo contexto histórico, contexto que sólo descubrimos con el fenómeno de la «mundialización». En este nuevo contexto de vida planetaria, todos los pasados del hombre, todas las civilizaciones, todas las culturas, todos los pueblos y todas las lenguas coexisten y no pueden hacer como si lo otro no existiera, como si pudieran aislarse. En esta gran aldea planetaria (la famosa global village de Marshall McLuhen), todo intento de autarquía, toda tentativa de replegarse cada cual en su terruño, corre el riesgo de causar a corto plazo la marginalización, a medio plazo la estancación económica y cultural, y a largo plazo la desaparición total. Todos los grupos humanos están condenados a convivir, es decir, a ser interdependientes, y a aceptar el progreso, es decir, a ser receptivos al progreso, aunque esta palabra no tenga el mismo sentido para todos y aunque todos no progresen de la misma manera.

¿Hay que extrañarse en estas circunstancias del extraordinario auge de las profesiones de intérprete y traductor en el siglo XX? Aunque sean prácticas multi-milenarias, la interpretación y la traducción no se habían convertido en «profesiones» hasta hace poco. Lo que explica que se hayan creado en los últimos decenios tantas asociaciones profesionales y tantos centros de formación. Miles y miles de intérpretes y de traductores trabajan hoy para organizaciones internacionales, organismos privados o empresas de todo tipo. Fenómeno típico de nuestro siglo, que a veces olvidamos.

Vivimos en la República de la Traducción, nos dice el autor. Y no es difícil creerlo. Imaginemos un instante que todos los intérpretes se callan y todos los traductores dejan la pluma o apagan el ordenador. Todo el planeta quedaría paralizado. La CNN iría al borde de la quiebra. Los intérpretes y los traductores son los criados cuya presencia se ignora pero cuya ausencia sienta mal. En el primer capítulo titulado «La traducción en el siglo XX», el autor explica por qué se produce esa explosión planetaria de las profesiones de intérprete y traductor en lo que G. Barraclough llama el new world. El visionario Nietzsche ya vio hacia 1880 ese nuevo mundo que se nos echaba encima. Víctor Hugo también cuando escribe ese poema que figura en Les Châtiments (1853):

O République universelle,
Tu n’es encor que l’étincelle,
Demain, tu seras le soleil.

República Universal = República de la Traducción. La ecuación es atractiva. Intérprete y traductor desde hace más de treinta años, Mariano García Landa no vacila en aceptarla a pie firme. Para él, los intérpretes y los traductores son hoy absolutamente indispensables para el funcionamiento de la sociedad planetaria. Son a sus ojos el Superhombre de Nietzsche, quien, por encima de la cloaca en la que desaguan todos los pasados del hombre, las viejas ideas, como la del estado nacional, tiende un puente para pasar a la otra orilla, donde comienza el orden jurídico planetario, la República Universal. Y ¿si la profesión de intérpretes y traductores fuese ese Superhombre? se pregunta el autor. ¿Visión realista? ¿Despiste lírico? ¿Hipótesis peregrina? El debate ha comenzado. No olvidemos que este libro es a la traductología lo que las matemáticas puras son al echar cuentas.

No me equivoqué en París: presentía que Mariano García Landa tenía algo que decir, algo importante, especial, sobre la interpretación y la traducción. Espero que el lector no se me asuste ante las complejas ecuaciones «algebraicas» de este libro. Espero que sepa entrar por las verdaderas ecuaciones de un pensamiento fuerte que osa meterse por senderos poco usados, arrastrando los riesgos que la aventura conlleva. ¿No pertenece el futuro a los audaces? Osar es ya un paso hacia ese futuro.

JEAN DELISLE
Directeur École de traduction et d’interprétation
Université d’Ottawa (Canada)

 
 
 
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